Formats 3D issus du scan laser/LiDAR pour le bâtiment BIM, façades, coupes :
comprendre, choisir, livrer (XYZ, E57, IFC, STEP, DWG)

Résumé exécutif
Le choix du format 3D conditionne l’intégration, la précision et la valeur métier d’un relevé laser/LiDAR. En pratique : livrer en E57 comme standard professionnel du nuage de points, n’utiliser XYZ que pour des usages simples ou hérités, transformer ensuite vers IFC/BIM ou STEP/IGES selon les besoins, et diffuser les plans en DWG pour une lecture universelle par les partenaires. Cette logique réduit les erreurs, fiabilise la coordination et accélère les projets en Suisse romande.
1) La base : le nuage de points
1.1 E57 — le standard pro
Définition. Format neutre normalisé, compact et structuré. Stocke points + métadonnées (positions de scans, panoramas 360°, intensité, couleur) dans un seul fichier.
Atouts. Intégrité des données, archivage long terme, interopérabilité élevée, import direct dans la plupart des suites AEC/inspection.
Livraison type. E57 maître + rapport d’acquisition + index de stations.
1.2 XYZ — le “texte brut”
Définition. ASCII ligne par ligne (X, Y, Z, éventuellement RVB/intensité). Lisible partout mais sans structure ni compression.
Limites. Fichiers volumineux, absence de poses et de caméras, chaines d’import plus fragiles.
Quand l’utiliser. Cas simples, outils anciens, passerelles spécifiques ou contraintes SI.
Conclusion nuage de points. E57 > XYZ pour un usage professionnel robuste et pérenne.
2) De la capture à l’exploitation : formats livrables selon les usages
2.1 BIM/Coordination chantier
IFC (Industry Foundation Classes). Format d’échange BIM interopérable. Sert à coordonner disciplines, contractualiser le LOD demandé et valider la complétude. Recommandé pour maquettes d’architecture, structure, MEP et DOE.
Bonnes pratiques. Définir le LOD/LOI attendu (ex. LOD 300–350 en rénovation), nomenclatures, unités et systèmes de classification.
2.2 CAO/Ingénierie produit
STEP/IGES (B-Rep/NURBS). Pour géométrie “parfaite” et modifiable. Indispensable en fabrication, mécanique, calculs et rétro‑ingénierie. Différent des maillages orientés visualisation.
Cas typiques. Machines spéciales, enveloppes de tolérance, interfaces pièces/bâtiment.
2.3 Maillages/visualisation/print 3D
STL/OBJ/PLY. Idéals pour rendu, réalité virtuelle et impression 3D. Rapides à afficher, moins lourds qu’un nuage détaillé.
Limite. Peine à être ré‑édité précisément. Non paramétrique par nature.
2.4 2D universel pour partenaires
DWG/DXF. Standard d’échange de plans 2D/3D. Ouvrable par AutoCAD et de nombreuses visionneuses. Parfait pour diffusion chantier, visa et métré.
| Format | Type de données | Atouts clés | Limites | Cas d’usage principal | Équipe cible | Logiciels compatibles (ex.) |
|---|---|---|---|---|---|---|
| E57 | Nuage de points + métadonnées | Standard pro, compact, panoramas, poses | — | Archivage, interop, point de départ BIM/CAO | BIM, ingénierie, topographie | ReCap, RealWorks, Cyclone, CloudCompare |
| XYZ | Nuage de points brut | Simple, lisible | Fichiers massifs, pas de structure | Échanges basiques, outils anciens | Chantier/DAO legacy | Importers génériques, CloudCompare |
| IFC | Modèle BIM interopérable | Coordination, contrôle LOD/LOI | Interop parfois hétérogène | Échanges BIM multi-logiciels | MO, MOE, BET | Revit, Archicad, Tekla, Solibri |
| STEP/IGES | B-Rep/NURBS CAO | Paramétrique, précis, fabrication | Poids/calcul | Ingénierie, usinage, calculs | Méca/Indus | SolidWorks, CATIA, NX, Creo, Fusion |
| STL/OBJ/PLY | Maillage | Visualisation, VR, print 3D | Non-paramétrique | Rendu, prototypage | Design, com | Blender, Unity/UE, slicers |
| DWG/DXF | 2D/3D DAO | Lecture universelle | — | Plans d’exé, diffusion partenaires | Tous corps d’état | AutoCAD, BricsCAD, visionneuses |
4) “Quel format pour qui ?” — mapping usages → secteurs (VD, VS, FR)
Bureaux d’architecture (Lausanne, Montreux, Vevey, Fribourg). Nuage E57 → IFC LOD 300–350 pour coordination. Plans DWG pour contrôle/visa.
MOE/Entreprises générales (Sion, Sierre, Martigny). E57 comme preuve d’état initial, IFC pour clash/quantif, DWG pour exécution.
Ingénierie industrielle/équipements (Arc lémanique, Vallée de Joux). E57 → rétro‑ingénierie → STEP/IGES pour fabrication/calculs.
Patrimoine/collectivités (canton de Fribourg, Valais). E57 pour archivage et relevé “as‑built”, IFC LOD 300 pour remise à niveau documentaire.
5) Problèmes concrets résolus
Écarts plan/réalité. Base as‑built fiable issue du scan → moins de reprises, meilleure planification.
Interopérabilité. IFC/DWG pour échanger sans dépendre d’un éditeur.
Traçabilité. E57 conserve poses + panoramas → audit et arbitrages facilités.
Ingénierie précise. Passage au B‑Rep/STEP pour calculs et fabrication.
6) Workflow recommandé CAPTURE IMMERSIVE (scan → livrables)
Acquisition LiDAR millimétrique → nuage maître.
Livraison E57 comme socle d’archivage et d’échange.
Modélisation BIM au LOD contractuel (200/300/350).
Exports ciblés : IFC (coordination), DWG (plans 2D), STEP/IGES (méca), STL/OBJ (visualisation/print 3D) selon les métiers.
7) FAQ express
Pourquoi pas seulement du XYZ ? Poids, absence de structure, moins exploitable en pro. E57 est plus pérenne.
E57 est-il lisible “partout” ? Oui via les suites AEC majeures. Les panoramas/poses sont conservés.
Quel LOD viser en rénovation en Romandie ? Souvent LOD 300–350 pour coordonner et chiffrer proprement.
Pourquoi fournir aussi du DWG ? Pour que tous les partenaires lisent/annotent sans BIM natif.
Conclusion orientée action
Pour les projets en Vaud, Valais et Fribourg, livrer E57 comme baseline, IFC pour la coordination, DWG pour les plans partenaires, et STEP/IGES si besoin d’ingénierie produit. Cette stratégie augmente la qualité, réduit les risques et fluidifie la collaboration.
Services CAPTURE IMMERSIVE liés à cet article
Scan 3D/LiDAR millimétrique et consolidation E57/XYZ.
Scan‑to‑BIM avec LOD contractuel (200/300/350).
Exports IFC, DWG, STEP/IGES, STL/OBJ/PLY selon le métier.
Contrôle qualité : tolérances, écarts plan/réalité, livret de contrôle.